collaborations
Transmission / Espace 3 / Sarlat (24) / 2014
Tout d’abord, en 2010, c’est la rencontre de deux personnes aux vécus proches et aux réflexions complémentaires, Sophie Rigal et moi-même.
Qu’est-ce qui transmet la force d’identification ? Une histoire familiale et une filiation féminine, une grand-mère qui lègue un napperon, des draps marqués, une maison, une vie de couple, la résolution dans le rapprochement et le mariage… Ou encore, le Féminin force seconde qui fouille l’ombre en quête de la vraie image ?
Autant de propositions qui font la navette entre deux natures de l’histoire, entre un grand et un petit héritage, pour tisser cette idée de filiation infinie. Par delà les mécanismes de transformation de la chair et de l’âme résonnent ces mots : Dis-moi, pourquoi, je suis là. Question impérative en même temps que réponse tramée dans l’ombre. Réponse qui n’est délivrée que par soi-même : Je suis là …Noir comme l’ombre du mot Regarde, l’eau stagnante des Marigots ou de la Marée. Je suis là …Blanc comme le Mariage, espace d’une résolution. Je suis là …Rouge comme la pulsation de vie, ordonnance de la mise en scène. Trois étapes pour un accomplissement.
C’est un travail pensé à deux autour de nos thèmes récurrents communs : le féminin, le sensible, le rapport au temps, la disparition…
La première forme de cette exposition a été produite en 2013 dans le cadre de Chemins d’Art en Armagnac. C’est au tour de l’Espace 3 à Sarlat d’en dévoiler une nouvelle lecture.
Transmission / Chemin d’Art en Armagnac / Condom (32) / 2013
Au fil des échanges, l’évidence d’un travail commun apparaît. Le regard de l’une sur le travail de l’autre stimule la recherche personnelle et engage véritablement le projet d’exposer ensemble. C’est le rouge qui va ourdir cet ensemble. D’un point de vue ontologique et plastique, le rouge est élément fondateur de l’oeuvre, pour chacune de nous. Il visite, nourrit et signe nos thèmes récurrents communs : le féminin, le sensible, le rapport au temps…
Thèmes que l’on va appréhender à l’échelle individuelle (le vécu, l’héritage, la femme) aussi bien qu’universelle (le principe féminin, l’appartenance au tout).
Notre travail fait la navette entre ces deux natures de l’histoire pour tisser cette idée de filiation infinie, de « grand » et de « petit » héritage. L’exposition composée d’installations, de dessins, de peinture et de multiples (gaufrages et sérigraphies) présente un ensemble d’ « organes servant à transmettre ce mouvement »*. C’est pourquoi nous avons choisi de l’intituler : Transmission.
* transmission, Petit Larousse illustré, 1979.
Nous investissons l’église désacralisée de Condom et une salle dans le Lycée Bossuet.
Sophie propose des grands draps de coton cousus de laine brute, une Marée noire, sculptures de carton cendrés et bitumés ainsi qu’une suspension « Mère » qui se déploie en différentes formes dans l’espace. Des « mots barbus » prendront place dans la salle du lycée.
Je propose pour l’église une série des trois monochromes de 1,5 m x 1,5 m « Dis-moi _ pourquoi_ je suis là » qui prendront place dans les arches, ainsi qu’une série de sérigraphies et de gaufrages de petits formats. Dans la salle du lycée, une installation de miroirs et de bois bruts « Bornes » ainsi que la série de dessins « Stations » feront échos au reste de l’exposition.